Attentats à Paris: Les consoles et les communications cryptées pointées du doigt par les autorités

Protection de la vie privée vs lutte contre le terrorisme. Le débat, déjà vif ces derniers mois avec plusieurs lois sur la surveillance votées en France, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, repart de plus belle après les attentats de vendredi à Paris. Dernière cible: le Playstation Network (PSN), utilisé, selon le ministre belge de l’Intérieur, par les djihadistes pour communiquer, et qui serait «très compliqué» à surveiller pour les autorités.

Jan Jambon s’est exprimé sur le dossier le 11 novembre, avant les attaques de Paris. On ne sait pas si les terroristes ont communiqué via le PSN pour préparer les attentats. Le ministre parlait de manière générale. «La Playstation 4 est encore plus compliquée à surveiller que WhatsApp. Ce qui m’empêche de dormir, c’est de penser à ces jeunes derrière leur ordinateur cherchant des messages de Daesh et des prêcheur radicaux. Les gens pensent que les mosquées sont le lieu principal de recrutement. Mais aujourd’hui, ça se fait surtout en ligne», a-t-il déclaré à une conférence organisée par le site Politico.

«Word of Warcraft» surveillé de longue date

Via le Playstation Network (PSN) il est possible d’envoyer des messages à ses amis mais aussi de discuter dans un jeu lors d’une partie en réseau.

Ces inquiétudes ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs années, la NSA surveille le Xbox Live ou des jeux comme World of Warcraft. Mais la multiplication des systèmes de cryptage des communications, notamment après le piratage du PSN, complique leur surveillance.

WhatsApp, iMessage et Hangout dans le collimateur

Suite aux révélations d’Edward Snowden, les grands acteurs du Web sont passésau cryptage des communications afin de mieux protéger la vie privée des utilisateurs. Les systèmes d’Apple, Google ou Facebook ont aussitôt été accusés par le FBI de permettre aux terroristes «de se camoufler». «Ils peuvent communiquer en toute impunité», accuse le directeur de l’agence, James Comey.

Les autorités ne baissent pas les bras. Au Royaume-Uni, un projet de loi menace d’interdire le cryptage «de bout en bout» qui empêche par exemple Apple de décrypter un message, même si un juge le lui demandait (car Apple ne garde pas de copie des clés de cryptage). Après les attaques de Paris, le débat va sans doute repartir de plus belle.