Le mystérieux créateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto, a peut-être été démasqué

C’est l’un des plus grands mystères d’Internet. Le créateur de la monnaie électronique Bitcoin, uniquement connu depuis 2009 sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto, a jusqu’ici réussi à échapper aux nombreuses enquêtes qui ont tenté de le démasquer. Mardi, le magazine Wired s’y est collé à son tour, concluant que la cryptomonnaie avait « probablement » été créée par Craig S. Wright, un inventeur australien méconnu.

L’article, qui s’appuie notamment sur des billets publiés sur un blog et des emails piratés à l’authenticité non vérifiée, conclut à deux possibilités : « Soit Wright a inventé Bitcoin, soit il s’agit d’un hoax minutieux pour nous le faire croire. »

L'informaticien Craig Wright, soupçonné par le magazine «Wired» d'être le créateur de la monnaie Bitcoin.
L’informaticien Craig Wright, soupçonné par le magazine «Wired» d’être le créateur de la monnaie Bitcoin. – PANOPTICRYPT
*Philippe Berry

C’est l’un des plus grands mystères d’Internet. Le créateur de la monnaie électronique Bitcoin, uniquement connu depuis 2009 sous le pseudonyme Satoshi Nakamoto, a jusqu’ici réussi à échapper aux nombreuses enquêtes qui ont tenté de le démasquer. Mardi, le magazine Wired s’y est collé à son tour, concluant que la cryptomonnaie avait « probablement » été créée par Craig S. Wright, un inventeur australien méconnu.

L’article, qui s’appuie notamment sur des billets publiés sur un blog et des emails piratés à l’authenticité non vérifiée, conclut à deux possibilités : « Soit Wright a inventé Bitcoin, soit il s’agit d’un hoax minutieux pour nous le faire croire. »

Des preuves périphériques dont l’authenticité n’est pas prouvée

Wired n’est pas le seul à arriver à cette conclusion. Gizmodo a également mené une enquête en Australie, mais elle s’appuie sur les mêmes emails fournis aux deux magazines par un hacker à l’identité inconnue. Les courriels obtenus ont été envoyés depuis l’adresse satoshi@vistomail.com, utilisée par « Nakamoto » pour communiquer avec la communauté depuis plusieurs années.

En juin 2008, plusieurs mois avant la publication du livre blanc présentant Bitcoin, Craig Wright parle avec son avocat d’un registre de transactions financières peer-to-peer destiné à servir de base à un système de « cash électronique décentralisé ». Dans le procès-verbal lié à une procédure judiciaire, il s’énerve : « J’ai fait de mon mieux pour cacher le fait que je m’occupe de Bitcoin depuis 2009 et avec tout ça, la moitié du monde va le savoir ».

Du côté de son blog, il annonce le lancement de Bitcoin le 10 janvier 2009. Cela semble être un jour après les faits, mais c’est sans doute à cause du décalage horaire australien. En revanche, Wired note que trois billets – depuis supprimés – ont été édités et que des détails sur son implication dans la monnaie ont été ajoutés, ce qui laisse planer le doute d’une manipulation.

Un génie excentrique

Si Wright est bien le créateur d’une monnaie désormais valorisée à plus de 5 milliards de dollars, il a réussi jusqu’ici à passer plutôt inaperçu. « Mais qui êtes-vous ? », demande la modératrice d’une conférence à laquelle il a participé par Skype. « Oh, je suis impliqué depuis un moment », sourit-il en coin, notant qu’il a deux masters en droit et en statistiques et deux doctorats ».

Sur le site de Panopticrypt, l’une de ses entreprises spécialisée en sécurité informatique, il revendique être « l’expert technologique le plus certifié du monde ». Selon des éléments provenant des emails piratés, il a investi plus d’un million de dollars pour acheter deux « superordinateurs » qui seraient dans le top 500 des machines les plus puissantes de la planète. Il aurait également payé cher pour amener la fibre optique jusqu’à l’une de ses fermes, dans l’Est de l’Australie. Cela lui aurait permis de « miner » les premiers bitcoins, le processus mathématique complexe via lequel la monnaie est créée.

Si Wired a vu juste, Craig Wright est un homme très riche : Satoshi Nakamoto possède encore 1,1 million de bitcoins, valorisés à près d’un demi-milliard de dollars.